Calais en deuil

Publié le par La rédaction

Shade nous a quitté. Shade n’est plus

Et partout dans Calais, les mêmes émotions, de la stupeur à la tristesse, de l’incompréhension à la révolte. Shade tu nous laisses orphelins.

Il était un pilier de notre belle Calais. Il était notre Juge, mais bien plus encore. Il fut l’ouvrier infatigable qui, donnait de son temps pour œuvrer à la charte qui se voulait être la concrétisation de nos rêves. Rêves qu’en maintes occasions, il portait à bout de bras, parfois sage, mais plus souvent gentiment fou. Le plus sage et le plus fou d’entre nous.

Il se fondait parfois dans le décor, oeuvrant dans l’ombre, pour mieux nous surprendre quand l’envie de la lumière le prenait.

Sachant faire sourire ou grincer des dents avec virtuosité quand les fâcheux s’en prenaient à nos rêves.

Les plus anciens se souviennent de cette nuit de tempête qui emporta sa taverne. Qui se souvient qu'il fut tavernier ? Autre temps, autre époque..

A Calais, les plus jeunes ne voyaient qu’un vieux sage, un vieux chat… et un « étrange » servant d’Aristote. Comme ils se trompent, il était tellement plus que cela.
Il a plus fait pour Calais, bien souvent en silence, que beaucoup d’agités s'imaginant, en étant partout à la fois, donnant leur avis sur tout, être indispensables à Calais.
De ceux-là je prédis qu’un jour ils tomberont dans l’oubli, mais toi Shade nous ne t’oublierons pas.

Qui se souvient que tu étais aussi poète ?
Et tout au fond de moi, résonnent encore tes vers :

Rêve,

Le monde où les esprits s’accordent forcément,
Là où « impossible » est maître mot,
Où même le temps ne peut conserver son étreinte.
Comment définir un monde immatériel rien qu’avec des mots ?
Alors que nous ne dormons que quelques minutes par nuit,
C’est à chaque fois un sentiment d’éternité qui nous prend,
Tout est calme, douceur, ainsi qu’ordre et désordre en même temps.
Tout cela, dans une totale plénitude … jusqu’au réveil.

Réveil,

Mes yeux s’ouvrent et je me réveille,
Jamais les choses ne se passent différemment.
Elle est là, dans la pièce.
A mon réveil elle s’approche et se glisse sous les draps
Sa peau glisse sur la mienne comme une brise douce et chaude
Elle m’embrasse, me sourit …
Tout est comme dans un rêve.

Rêve

Là où les images s’estompent,
Là où les raisonnements les plus fous prennent un sens
Le monde qui ne peux vivre sans l’esprits des dormeurs
Je ne dors plus que pour rêver …
Je ne dors plus que pour explorer ces contrées

Un regard m’apparaît dans l’ombre la plus profonde
Le plus doux des regards … le regard de mon réveil

Réveil

La pièce est vide,
Je me lève lentement,
La lumière douce de l’astre levant caresse le plancher
Mais une seule question me vient à l’esprit …

Est ce que je rêve ?

Rêve.


Qui nous fera rêver désormais ? Nous avions tous un ami, il s’appelait Shade.

Vini pour le Petit Calaisien (24.06.1455).

Publié dans La vie à Calais

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V
Encore un pilier de Calais qui nous quitte trop tôt ... :-(
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B
Le Petit Calaisien me parvient aujourd'hui par delà les mers avec une bien triste nouvelle...<br /> Repose en paix "Shadounet".
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