Ils ont des chapeaux ronds...

Publié le par Jean Lemérou

Amis lecteurs, l'heure est grave. En effet, à moins de vivre dans une hutte en bois dans la forêt et de refuser d'entrer en contact avec la civilisation, vous n'êtes pas sans savoir qu'une guerre est en train d'incuber à l'ouest. Ce conflit peut sembler complexe et les interventions soporifiques des différents protagonistes ne vous aident pas, c'est pour celà que la rédaction du Petit Calaisien s'est mobilisée pour vous, pour vous expliquer ce conflit.
Commençons tout d'abord par planter le décor si vous le voulez bien. Les Bretons sont depuis fort longtemps indépendantistes sur les bords et considèrent la Bretagne comme un Royaume semblable à celui de France ou d'Angleterre. Lasse des joutes verbales Bretonnes et leur comportement cavalier, la pairie par le biais du Grand Maître de France de l'époque Heraklius dit "je retourne mon mantel plus vite que mon ombre", tenta alors sous de fallacieux prétextes d'attaquer la Bretagne. Un ordre de mobilisation fut ainsi publié et seuls la Normandie, qui fut rapidement envahie par les Bretons , et l'Artois, liés par l'Alliance du Nord, participèrent réellement au conflit. Seulement la patience de la pairie étant aussi limitée que la fidélité du Grand Maître de l'époque, les braves soldats sur places eurent vite fait de se retrouvés sans ordres au beau milieu de troupes Bretonnes qui tentaient toujours une percée pour prendre Avranches. Heureusement, les efforts conjoints des ennemis du passé, l'Artois et la Normandie, eurent raison de l'ardeur Bretonne et bientôt, les Bretons furent obligés de battre en retraite alors qu'un peu partout en Normandie, des embuscades étaient tendues aux troupes isolées. La pairie ne donnait toujours pas de nouvelles mais le Roy intervint alors rapidement pour déclarer la cessation des combats et la signature du traité de Tours qui reconnaissait à demi-mot l'indépendance Bretonne.
Hélas, la pairie, toujours en quête d'amusement à Paris où, on semble s'y ennuyer ferme, a récemment décidé de titiller les Bretons en leur reniant cette indépendance, sous prétexte que le traité leur procure autonomie et non indépendance. Question de sémantique qui n'intéresse que les juristes scribouillards qui ne décollent jamais leur fondement de leur bureau bien à l'abri derrière les remparts de Paris, certes mais suffisament grave pour que les Bretons prennent la mouche et réclament des explications ainsi que des excuses. La pairie étant plutôt va-t-en guerre surtout lorsque ce ne sont pas ses membres qui y vont à la guerre, celle-ci refusa tout net et envenima les tensions en réitérant les propos litigieux.
De son côté, l'Anjou, terre de félons de la pire espèce, jusque là épargnée on ne sait trop comment par la colère des Parisiens, s'est ainsi mise en tête de rompre son serment d'allégeance, faisant grimper une nouvelle marche au conflit vers une guerre fratricide. La pairie tenait là son motif pour déclarer la guerre à la Bretagne et ainsi s'amuser de nouveau avec la vie de soldats patriotes.
Voyant que le conflit se rapprochait dangereusement et que la Bretagne semblait en mauvaise posture, la Curie a alors lancer un appel dans lequel elle soutenait la Bretagne, se mêlant ainsi d'affaires spirituelles qui ne la concerne pas et provoquant par la même occasion l'ire du Royaume de France. Le Pape se sentit alors obligé de sortir de sa torpeur habituelle pour apaiser la colère montante contre l'Eglise Aristotélicienne en publiant une déclaration dans laquelle il affirme que l'Eglise est et restera neutre dans ce conflit mais souhaite ardemment qu'une solution pacifique soit trouvée. Il désavoue ainsi le collège des Cardinaux mais sauve l'Eglise dans le Royaume de France qui est déjà largement décrié et qui n'avait pas besoin d'un nouveau motif pour être détestée.
Inutile de parler des autres déclarations de membres de la pairie ou de Bretagne, ceci n'étant que babillages d'enfants gatés qui se cherchent querelle.
Nul ne sait si ce conflit aura lieu mais à la rédaction du Petit Calaisien, nous savons de source sûre que la pairie attend impatiamment que les Bretons entrent en Normandie pour pouvoir déclencher la guerre qu'elle manigance depuis quelque temps sans attirer sur elle les foudres du Pape.
C'est tout ce que nous pouvons vous dire sur ce conflit à l'heure actuelle amis lecteurs mais soyez certains que votre journal préféré continue de mener l'enquête et de vous tenir au courant.

Jean Lemérou, déguisé en lustre à la Pairie

Publié dans La vie dans le Royaume

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Le Roy sait-il seulement ce qu'il se passe en son Royaume ?
Répondre
S
Ne vaudrait-il pas mieux dans ce cas-là attaquer la Pairie plutôt que les Angevins ou les Bretons, car c'est eux qui veulent la guerre, ou bien mettre en procès la Pairie pour menace directe contre la vie de soldats qui vont aller se sacrifier pour la bêtise des Pairs?Le Roy devrait tous les destitués, ça leur servirait de leçon!
Répondre